Ce mois-ci, le Club Classic Expert met à l'honneur l'une des roadsters britanniques les plus emblématiques des années 60 : l'Austin Healey 3000. Symbole de la performance brute et de l'élégance à l'anglaise, celle que l'on surnomme affectueusement la "Big Healey" continue de faire rêver les collectionneurs. Mais comment s'assurer de faire le bon choix face à une telle légende ? Retour sur les conseils de nos experts.
Une ligne intemporelle : Focus sur la Mark III
Dans cette vidéo, nous avons eu le plaisir d'examiner un superbe exemplaire : une Austin Healey 3000 Mark III (BJ8), ici en phase 2. Pour beaucoup, il s'agit de l'aboutissement de la lignée. Avec ses lignes galbées, sa calandre chromée et son intérieur cossu, elle représente le summum du grand tourisme sportif de son époque.
Mais au-delà de son esthétique ravageuse, l'achat d'une telle automobile ne doit rien laisser au hasard. Comme le souligne Geoffrey Bertorelly, notre expert, l'inspection d'une "Healey" demande de la méthode et une connaissance pointue du modèle.
L'identification : La première étape cruciale
Avant même de tourner la clé, l'authenticité du véhicule doit être vérifiée. L'identification officielle se joue sous le capot. Sur ce modèle, on ne retrouve pas de frappe à froid classique, mais deux plaques constructeurs situées sur le tablier, en partie avant.
Le "Matching Numbers" (la correspondance des numéros) est un critère de valorisation essentiel. Il est impératif de vérifier la plaque moteur, située sur le côté du bloc, qui vous renseignera sur le type moteur. La conformité est le maître-mot : un moteur d'origine ou de type correct est indispensable pour préserver la valeur historique et financière de l'auto.
Les points de vigilance : La rouille, l'ennemie n°1
C'est le talon d'Achille de nombreuses anglaises de cette génération, et la 3000 ne fait pas exception. Lors de l'examen, notre expert insiste sur un point précis : la corrosion.
L'inspection doit se concentrer sur les zones structurelles basses. Les planchers, les bas de caisse et les bas de portes sont les premières victimes des affres du temps et de l'humidité. Une inspection sur un pont élévateur est donc vivement recommandée avant tout achat pour déceler d'éventuels maquillages ou réparations de fortune.
Sous le capot : Le souffle du 6 cylindres
Ce qui fait le charme de la "Big Healey", c'est son cœur : un gros moteur 6 cylindres coupleux et mélodieux. Mécaniquement, l'Austin Healey est une voiture qui a évolué. On note par exemple des variations dans l'alimentation : après une période équipée de trois carburateurs SU, la production est revenue à une configuration plus traditionnelle à deux carburateurs SU.
La bonne nouvelle ? C'est une mécanique agricole, dans le sens noble du terme : robuste et relativement simple. Comme le précise Geoffrey, "n'importe quel bon réparateur en automobile de collection pourra l'entretenir sans aucune difficulté". C'est une voiture qui se vit et qui se répare, loin de la complexité de certaines de ses contemporaines italiennes.
Le Conseil de l'Expert : Gare aux modifications !
Si l'envie de moderniser une ancienne peut être tentante pour gagner en confort, le Club Classic Expert prône la prudence. La tendance actuelle aux directions assistées électriques est notamment pointée du doigt.
Pour Geoffrey, le verdict est clair : "Il faut bannir tout ce qui est direction assistée électrique". Ces modifications rendent le véhicule non conforme. Pour un investissement pérenne et le respect du patrimoine automobile, privilégiez toujours un exemplaire dans sa configuration d'origine, le plus proche possible de sa sortie d'usine.
En conclusion
L'Austin Healey 3000 reste une "sacrée voiture", une auto virile et attachante qui offre des sensations de conduite pures. Si vous envisagez d'en acquérir une, gardez la tête froide : privilégiez un châssis sain et une configuration conforme.
Vous avez repéré une Austin Healey ? Avant de signer, faites appel à un expert pour sécuriser votre investissement.